Introduction

LES CINQ SECRETS MYSTIQUES
Par la Bien Aimée LaVeda Lewis-Highcorrell
Avec une Introduction par le Rév. Don Lewis


INTRODUCTION
Édité à l'origine sous le titre encombrant "Les Cinq Secrets Mystiques Des Grands Maîtres Païens, ou Comment Vivre Une Vie Réussie, Heureuse et Véritablement Efficace", et sous le pseudonyme de "Dame Elizabeth Greenwood", c'est le seul livret écrit par la B.A. LaVeda Lewis-Highcorrell, ancienne Régente de la Tradition Correllienne. Bien qu'elle ait écrit un certain nombre de petits articles et autres matériels, édités ou non, c'est le seul format sous lequel la B.A. LaVeda ait exposé un commentaire complet sur ses croyances métaphysiques en tant que Correllienne, et la première exposition largement distribuée des idées Correlliennes.

La B.A. LaVeda a écrit ce petit livret au début des années ‘80 avec pour intention que ce soit une réponse païenne aux télévangélistes chrétiens, alors populaires aux États-Unis. Aujourd'hui plusieurs ont oublié comment, vers la fin des années ‘70, les télévangelistes chrétiens, menés par des personnes comme Jerry Fallwell, Jim Bakker et Jimmy Swaggart, menaient le mouvement politique de "la Nouvelle Droite", qui a contribué à l'élection du Président Ronald Reagan. Vouant de faire des États-Unis une "Nation Chrétienne" et d’éliminer la liberté religieuse des citoyens des États-Unis, ces télévangelistes étaient connus pour leur rhétorique extrême et détestable, ainsi que pour leur usage habile de la distribution gratuite de littérature.

Bien que le Président Reagan les ait reniés après son élection, et qu’ils aient finalement été engloutis par leurs propres scandales et leur malhonnêteté, pendant plusieurs années, vers la fin des années ‘70 et début ’80, les télévangelistes ont été la cause d’une vraie crainte parmi les Païens et d'autres groupes minoritaires aux États-Unis. Plusieurs personnes se sentaient sérieusement en danger de perdre leur liberté religieuse et sociale, en raison de véritables attaques sur ces libertés par la Nouvelle Droite.

C’est dans ce climat mental et émotif que les Cinq Secrets Mystiques furent écrits. Le lecteur consciencieux notera qu’à plusieurs endroits la B.A. LaVeda a dirigé ses arguments directement sur les suppositions et positions politico-religieuses des télévangelistes et de la Nouvelle Droite.

Un exemple typique de ceci se trouve dans la section sur le Deuxième Secret: Dieu. Les télévangelistes étaient reconnus pour mettre l’accent sur l'idée que les choix religieux d'un individu étaient d'une extrême importance pour Dieu, et que ces choix influençaient potentiellement le destin final de l’Univers - un point de vue que la B.A. LaVeda et d'autres membres contemporains du “Correll Mother Temple” rejetaient catégoriquement. Des déclarations faites dans le Deuxième Secret telles que "Dieu n'a pas besoin de votre validation pour exister" ou "Dieu n'a pas besoin de vos louanges ou de votre reconnaissance pour exister et prospérer" semblent froides à bien des lecteurs qui ne comprennent pas le contexte dans lequel la B.A. LaVeda parlait. Mais quand on les compare à la position télévangélique elles peuvent être vues comme illustrant la transcendance Divine sur les formes et événements temporels.

Un autre point qui peut exiger une explication pour un public païen moderne est l'utilisation du terme "Dieu" tout le long de cette œuvre. La B.A. LaVeda a choisi d'employer le genre neutre "Dieu" avec des pronoms féminins pour faire référence à la Déité dans le livret, en partie parce qu'elle avait pour intention à l'origine que le travail s’adresse à la fois aux Païens et aux non-Païens et n'a pas souhaité s’aliéner une partie de son assistance dès le début en employant ce qui pour eux aurait été une terminologie peu familière. En outre la B.A. LaVeda et plusieurs autres Correlliens estimaient que le genre/nombre neutre "Dieu" (par opposition à "Le Dieu" ou même "Les Dieux") était un terme acceptable pour l'usage païen, avec une histoire du terme neutre remontant à l'Égypte antique et l'aube de l'histoire écrite. Aujourd'hui cependant la plupart des Correlliens ont tendance à employer le genre/nombre neutre "Déité" ou "La Divinité" par déférence pour la sensibilité que plusieurs Païens sentent envers le terme "Dieu" en raison de son abus par les Religions de Livre.

Un autre changement de terminologie: Dame LaVeda fait référence à l'Âme Supérieure et à l'Âme Inférieure, qui dans la littérature contemporaine Correllienne désignaient le plus souvent le Moi Supérieur et le Moi Inférieur. Ceci illustre les changements naturels de terminologie qui se produisent dans une Tradition lorsqu'une génération laisse place à une autre.

La Régente LaVeda est née le 25 novembre, 1528 Poissons (1928 EC – c’est à dire de “l’Ère Commune”), quand le pouvoir et l'influence de la famille High-Correll était à son sommet. Elle était un enfant de privilège, qui passa la plus grande partie de sa jeunesse au domaine de la B.A. Caroline High-Correll, "Under-The-Hill" (Sous-La-Colline), sur le bord du fleuve Vermillion. Mais en 1540 Poissons (1940 EC) la B.A. Caroline s’éteignit et le père de LaVeda étant devenu invalide mental et physique, écrasé par la prison et la maladie, elle a été enlevée de la garde de sa mère divorcée (la B.A. Mable, alors Chef de la Tradition Correllienne) pour devenir brièvement une pupille de l'état en raison des croyances religieuses et sociales de la famille. Ces expériences, ainsi que son héritage Amérindien et les problèmes qui viennent avec, ainsi que les actes odieux qui ont suivi la mort prématurée de sa fille unique, Linda, ont fait que la B.A. LaVeda a vécu une vie très recluse. En public elle cachait ses identités raciales et religieuses, alors qu’en privé elle nourrissait un sens fort de l'injustice faite aux peuples non-chrétiens et le besoin d'action pour changer cela - les mêmes attitudes qui plus tôt avaient motivé les enseignements de la B.A. Caroline High-Correll au sujet de la relation entre les "Religions Natives" et les "Religions de Livre".

Bien qu'elle ait tenté de sortir du placard à balai à la fin des années ‘80, la B.A. LaVeda préférait écrire sous le pseudonyme de "Elizabeth Greenwood", inspiré par le nom de sa demeure "Greenwood House".

La Régente LaVeda a mené la Tradition Correllienne de 1566 Poissons jusqu’à 1579 Poissons (1966 - 1979 EC). Ce furent des années cruciales pour la Tradition Correllienne, qui était alors encore connue sous le nom de Tradition Nativiste. Pendant ces années la lignée originelle Correllienne et le Correll Mother Temple se sont presque éteints, se sauvant seulement par l'union avec la lignée parente Louisine. Pendant ces années aussi, la Tradition Correllienne est venue à s'identifier fortement avec le mouvement moderne Wiccan. Avec ses racines dans la religion Cherokee, la folk-religion/sorcellerie écossaise, et le Spiritualisme, ainsi qu'une forte association avec les Aradiens de Leland, on peut dire que le Nativisme était quelque chose d’indépendant de la Wicca jusqu'à la fin des années ’70 – tout dépend de la définition de la Wicca qu’on emploie. Plusieurs membres du Conseil des Aînés Correlliens définissent maintenant le Nativisme Correllien comme ayant été essentiellement un mouvement Spiritualiste jusqu'aux années ‘70. Les enseignements originaux de la B.A. Caroline étaient fortement Universalistes et socialement conscients, basés sur l'idée de l'identification et de la coopération païenne comme seul salut pour les peuples Natifs (Païens) du monde. Le type de Wicca populaire dans les années ‘70 était fortement semblable à ceci, et dressait peu de distinction entre la Wicca et la Sorcellerie Traditionnelle, menant la B.A. LaVeda et d'autres membres du Correll Mother Temple à sentir qu’ils ne joignaient pas tellement un mouvement mais qu’ils reconnaissaient plutôt une association qui avait toujours existé. Les définitions contemporaines pourraient défier ces conclusions, puisque beaucoup définissent maintenant la Wicca comme créée par Gardner, mais ce n'était pas le cas dans les années ‘70.

La B.A. LaVeda était l'Héritière de sa mère la B.A. Mable, mais ne lui a pas succédé - passant son droit après treize ans de Régence à sa nièce Dame Krystel, la présente Première Prêtresse de la Tradition Correllienne. Le fils de Dame LaVeda, le Rév. Don Lewis, devint le Premier Prêtre et plus tard Chancelier de la Tradition (en l’An 0 Verseau / 2000 EC).

Dame LaVeda passa au Monde des Esprits le 13 septembre, 1589 Poissons (1989 EC), mourant de complications du cancer. Ses funérailles, présidées par son fils et sa nièce, furent discrètes mais très païennes, selon ses souhaits.